#POGD 14 Rions un peu 👂

Une poésie par semaine dans ta boite mail

Aujourd’hui, une petite nouveauté, j’ai enregistré le poème de la semaine. D’où l’émoji 👂 dans l’objet du mail. Il faut dire que j’aime tellement Georges Fourest (1864 - 1945). L’homme est fantasque et surtout irrévérencieux. Et — mon Dieu que la poésie et la littérature ont besoin de cette effronterie ! Si monument littéraire et monument funéraire riment est-ce un hasard ? Je ne crois pas. La déférence tue.

Qui ne s’est pas senti exclu un jour parce qu’il n’admirait pas le Cid de Corneille ? Ou pire qu’il ne le comprenait pas comme il fallait le comprendre. D’abord avant d’être un classique, le Cid est une pièce ratée, enfin, si l’on en croit deux critiques de l’époque :

« Le sujet n’en vaut rien du tout.

Il choque les principales règles du poème dramatique.

Il a beaucoup de méchants vers.

Presque tout ce qu’il a de beautés sont dérobées. »

Ensuite, le thème est, il faut bien le dire, licencieux (une jeune femme épouse l’assassin de son père). À ce titre, il serait dommage de ne pas en rire. Et c’est exactement ce que nous propose Georges Fourest dans son sonnet. Bref, si ce poème n’est pas un monument, c’est sûrement parce qu’il est encore vivant ! Régalez-vous.


Le Cid

Va, je ne te hais point.
Corneille

Le palais de Gormaz, comte et gobernador,
est en deuil : pour jamais dort couché sous la pierre
l’hidalgo dont le sang a rougi la rapière
de Rodrigue appelé le Cid Campeador.

Le soir tombe. Invoquant les deux saints Paul et Pierre
Chimène, en voiles noirs, s’accoude au mirador
et ses yeux dont les pleurs ont brûlé la paupière
regardent, sans rien voir, mourir le soleil d’or…

Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle :
sur la plaza Rodrigue est debout devant elle !
Impassible et hautain, drapé dans sa capa,

le héros meurtrier à pas lents se promène :
« Dieu ! » soupire à part soi la plaintive Chimène,
« qu’il est joli garçon l’assassin de Papa ! »

La Négresse blonde, Georges Fourest, éditions José Corti

À voix haute

Si tu as la flemme de lire, tu peux écouter ma version enregistrée du poème. Et si tu as envie de me soutenir, tu peux acheter le NFT audio qui t’ouvre le droit de… me soutenir. Sur cette dernière partie, on ne va pas se mentir, je suis en pleine expérimentation. Si tu mets déjà le son dans tes oreilles, c’est top !

Anecdotes & Broutilles

L’anecdote te permet d’aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.

  • Avocat de profession exerçant le métier de rentier, il mentionne sur ses cartes de visite le titre d’Avocat loin de la cour d’appel. (travailler à loisir)

  • On doit à Georges Fourest le plus beau vers de la langue française « Sans voix, sans mains, sans genoux sardines, priez pour nous !… » (Omega-3 prières et poèmes par jour)

  • C’est tout pour cette semaine, n’hésite pas à partager cette newsletter à un ami qui a besoin de sourire.

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