En cliquant pour ouvrir cette nouvelle édition de Poésie grand débutant, tu as fait preuve de courage. L’objet, un tantinet dramatique, n’incite pas au clic d’ouverture, il ferait plutôt office de repoussoir.
Pourtant tu es là, prête (j’ai plus de lectrices que de lecteurs) à affronter le grand mystère de la vie en compagnie de Jean-Baptiste Chassignet. Jean-Baptiste n’est pas gai, il est lucide et résout le mystère. (si vous l’avez, écrivez-moi).
Sa résolution de l’équation n’est peut-être pas la vôtre, mais ce matin, pour ma part elle m’a apporté une partie de la solution au problème.
LE MÉPRIS DE LA VIE ET CONSOLATION CONTRE LA MORT
(extrait)
Sais.-tu que c'est de vivre ? autant comme passer
Un chemin tortueux, ore le pied te casse,
Le genou s'affaiblit, le mouvement se lasse
Et la soif vient le teint de ta lèvre effacer :
Tantôt il t'y convient un tien ami laisser,
Tantöt enterrer l'autre, ore il faut que tu passes
Un torrent de douleur, et franchisses l'audace
D'un rocher de soupirs, fâcheux à traverser.
Parmi tant de détours il faut prendre carrière
Jusqu'au Fort de la mort, et fuyant en arrière
Nous ne fuyons pourtant le trépas qui nous suit ;
Allons-y à regret ; L'ẾTERNEL, nous y traine.
Allons-y de bon cœur : son vouloir nous y mène.
Plutôt qu'être trainé mieux vaut être conduit.
Jean-Baptiste Chassignet, Les poètes du 16e siècle, éditions J'ai lu
Anecdotes et broutilles
L’anecdote te permet d’aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.
Jean-Baptiste Chassignet (1571, 1635) publie a 23 ans sa suite de 434 sonnets : « LE MÉPRIS DE LA VIE ET CONSOLATION CONTRE LA MORT ». Sachant qu’un sonnet fait 14 vers (deux quatrains + deux tercets), cela représente la modique somme de 6076 vers. (tirer à la ligne pour brûler la vie par les deux bouts)
Selon Chassignet « Le monde est » immonde et sot, desloyal et lubrique ». Je vous laisse affronter cette vérité par vous même. (En vous souhaitant un très bon week — end 🙃)
Tu peux m'écrire en répondant à ce mail ou me faire un vocal pour me demander un poème ou une dédicace. À la semaine prochaine.