#P0GD 8 Stand-up

Une poésie par semaine dans ta boite mail

« La lecture de la poésie aide à vivre, je le sais, j’en suis sûre. » C’est par ces mots, écrits sur sa table de travail, au cœur du Quartier latin, que Régine Deforges clôt son introduction à Poèmes de femmes. Anthologie - soit dit en passant - dont est tiré le poème de la semaine. Cette phrase de Régine Deforges me parle tellement que j'hésite à la mettre en baseline de cette newsletter. Lectrice ou lecteur, qu'en penses tu ? Ça aurait plus de gueule que « Une poésie par semaine dans ta boite mail » — non ?

Nous avons tous besoin d’aide pour vivre et la poésie est, avec le rire, le moyen le plus sûr. Alors, aujourd’hui on va mêler les deux dans un portrait plein d’autodérision. Mais avant de te jeter sur le poème, je voudrais que l’on fasse un petit exercice de visualisation ensemble. Il serait simple d’en ânonner ses vers, mais ce ne serait pas juste. On en perdrait toute sa saveur (un peu comme des épinards aux beurres, mais sans beurre).

Respire, ferme les yeux et imagine toi sur une scène. Tu es au Montreux Comedy Festival, Muriel Robin ou Redouane Bougheraba, vient de te lancer. C'est à toi. Tu dois tout donner avec cette belle énergie du stand-up. Tu sais que la moitié du public est français. Tu vas donc les clasher avec ton sketch phare : ton fameux Portrait des français. Un, deux, trois...

Go !

Portrait des français

Tous vos goûts sont inconséquents

Un rien change vos caractères :

Un rien commande à vos penchants.

Vous prenez pour des feux ardents

Les bluettes les plus légères.

La nouveauté, Son fol attrait,

Vous enflamment jusqu'au délire :

Un rien suffit pour vous séduire

Et l'enfance est votre portrait.

Qui vous amuse, vous maîtrise ;

Vous fait-on rire ? On a tout fait

Et vous n'aimez que par surprise.

Vous n'avez tous qu'un seul jargon,

Bien frivole, bien incommode.

Si la raison était de mode,

Vous auriez tous de la raison.

Fanny de Beauharnais, Mélange de poésies fugitives et de proses sans conséquences, 1772

Anecdotes & Broutilles

L’anecdote te permet d’aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.

  • À dix ans, Fanny de Beauharnais écrit déjà des poèmes. Les religieuses à qui son père l'ont confiée en fsont scandalisée et brûle sa poésie — littéralement. Fortunée Briquet termine de raconter cette anecdote avec cette très jolie formule : « Le feu lui dévora sa production ; mais le talent lui resta. » (On est d'accord)

  • Intellectuelle et Femme de Lettres, elle anime des salons littéraires reconnus tout au long de sa vie (d'avant la révolution au Premier Empire). Un jour, un de ses invités, fait fuir l'un de ses convives, auteur de métier. Il lui fait croire que son oeuvre est tellement jalousée, qu'on cherche à l'assassiner. (Prank comme au 18ème)

  • C’est tout pour cette semaine, n’hésite pas à partager cette newsletter à ton copain ou ta copine qui se lance dans le stand-up.

  • Quelque chose t’a plu ou t'a manqué cette semaine dans cette newsletter ? Tu veux prendre un moment pour en discuter avec moi ? Ou alors me faire un message en répondant à cet email ? Tout est possible, j'écris pour toi, ton avis compte.

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