#POGD 91 Deux copains, deux regrets, de rien

Une poésie par semaine dans ta boite mail

Voilà que la poésie est au cœur de l’actualité : on a retrouvé la tombe de Du Bellay sous Notre-Dame de Paris ! Qui ? Joachim du Bellay ; C’est la mer allée Avec le soleil. Émérite, poète du 16e siècle, on lui doit à peu de chose près, l’invention des regrets. Il quitte son Anjou natale pour le travail et se retrouve chez ces barbares de Romains.

Là, entre deux palabres diplomatiques, il écrit « Heureux qui comme Ulysse, est revenu dans son patelin avec une bonne retraite ». (je synthétise — beaucoup). Du Bellay invente le déchirement entre le rêve et la réalité.

Son ami, Olivier de Magny, vit ce déchirement au quotidien. Il cherche la paix au milieu du chaos perpétuel et fidèle à lui-même en fait la chanson des cigales qui s’arrête la nuit pour reprendre le jour.


Sonnets (II)
Je cherche la paix

Je cherche paix, et ne trouve que guerre,

Ores j’ai peur, ores je ne crains rien,

Tantôt du mal et tantôt j’ai du bien,

Je vole au ciel et ne bouge de terre.

Au cœur douteux l’espérance j’enserre,

Puis tout à coup je lui romps le lien,

Je suis à moi et ne puis être mien,

Suivant sans fin qui me fuit et m’enferre.

Je vois sans yeux, je cours sans déplacer,

Libre je suis et me sens enlacer

D’un poil si beau que l’or même il égale :

J’englace au feu, je brûle dedans l’eau,

Je ris en pleurs, et ronge mon cerveau,

Chantant toujours comme fait la cigale.

Olivier de Magny, in les poètes du 16e siècle, éditions J'ai lu

Anecdotes et broutilles

L’anecdote te permet d’aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.

  • Olivier de Magny (1529 - 1561), en chemin vers Rome, où il sympathisera avec Joachim du Bellay passe par Lyon et rencontre la poétesse Louise Labé. Là, selon les sources, deux versions divergent. Pour l’une c’est lui qui tombera amoureux de Louise ; pour l’autre c’est Louise qui tombera amoureuse de lui. (Qui de la Saône ou du Rhône embrasse l'autre ?)

  • Joachim du Bellay partage avec Olivier de Magny et son séjour à Rome, et son inimitié des Romains. Dans un poème du poète (sic), du Bellay apostrophe même Magny en ces termes : « Il fait bon voir, Magny, ces couillons magnifiques, ». Lesdits couillons étant les mêmes Romains auxquels 16 siècles plutôt Obélix distribuait des baffes. (la diplomatie est la poursuite de la guerre par d’autres moyens)

Tu peux m'écrire en répondant à ce mail ou me faire un vocal pour me demander un poème ou une dédicace. À la semaine prochaine.

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