Rapidement.
Le poème du jour est bien pour ce dimanche matin. Il parle du passé, du passé enchanté. On y jettera un œil et un battement de cœur, mais sans s'y attarder.
C'est dans la vie qu'il faut se jeter de toutes nos forces.
Le grenier
Il est noir, l'escalier,
l'escalier qui monte au grenier,
au grenier où le plancher craque.
C'est un endroit que l'on aime beaucoup.
La nuit s'y attarde; on y trouve de tout :
vieux livres. souvenirs, chapeaux à claque,
et des rats sortant de leurs trous.
On a peur ; il fait noir, le plancher craque.
C'est bon d'être là, sous les tuiles,
seul et tranquille,
pour avoir peur et pour penser.
La lucarne est garnie de vitres bien ternes
avec des toiles d'araignées.
On l'ouvre sur la campagne moderne,
quand on ne veut plus vivre avec le passé.
Carlos Larronde, cité dans nouvelle anthologie poétique, éditions Fernand Nathan
Anecdotes & Broutille
L'anecdote te permet d'aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.
On doit (il faudra penser à rembourser) à Carlos Larronde (1888-1940), grand penseur de la radio de l’entre deux-guerres, cette très jolie phrase « Il ne faut pas considérer les auditeurs comme des spectateurs aveugles : ce sont des surauditifs » ; sachons en faire des voyants ». (On n'aura pas tout vu, on aura tout entendu)
Carlos Larronde est le père du poète Olivier Larronde dont Angelo Rinaldi dira « On s’apercevra dans trente ans qu’il est aussi important que Rimbaud. » (Les poètes ne font pas de romanciers)
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