Aujourd’hui, on se fend d’un poème joliment tourné comme la bûche ronde qui — sous la chaleur du feu — exsude une sève rousse. Un poème qui tourne dans la bouche comme un bonbon au miel : avec le goût du sucre, avec le goût des fleurs.
Une poésie charnue comme une paire de Burlats ; vos lèvres de cerises qui en réclament encore. (Ça va venir, un peu de patience)
Mais hélas, tous les fruits ne seront pas servis. Certains seront comblés, certaines seront déçues. Les fruits, tout comme nous, produisent saisons et sentiments sous leur peau de promesse.
Les poires
est-ce pomme
est-ce poire
le fruit défendu
(le fruit d'Eve fendu)
qu'Adam consomma
toutes lèvres fendues
au verger de plantes
Dieu a répondu
c'est le fruit défendu
c'est la pêche charnue
qu'en mon jardin jente
les pommiers son déçus
- - - les poires déshespérues
Jacques Darras, in Une salve d'avenir, l'espoir une anthologie d'avenir, Gallimard
Anecdotes & Broutille
L'anecdote te permet d'aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.
Paul Mars, arrière grand-père paternel de Jacques Darras (1939 — ∞) notre poète du jour, emmena par le train en 1940, à Paris, le manuscrit enluminé d’Angilbert pour le sauver des bombardements allemands. Ledit Angilbert n’étant autre que le gendre de Charlemagne. (exercice : emporte pour tes vacances un livre de poésies dans un train pour le sauver ; raconte ton périple)
Né en 1939 dans la Somme au bord de la Maye, Jacques est depuis toujours fasciné par cette eau qui coule et se fout des hommes et se fout de la guerre. (Seules nos larmes sont humides)
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