#POGD 37 Le goût de la campagne

Une poésie par semaine dans ta boite mail

Je voudrais dédier ce poème à l'enfance. À sa capacité d'émerveillement, pareil au rocher de l'île de Batz. Frappé par la mer, couvert par le ressac, Il ne sait faire qu'une chose : se polir sans se corrompre. Toujours neuf face au flot et pourtant immergé dans le monde. À moins que l'enfance ne soit la vague et le rocher la réalité. La poésie porte en elle l'ambiguïté comme j'ai porté des culottes courtes.

Je n'en porte plus mais je me souviens. Ses souvenirs là ne sont pas les miens et pourtant... Merci Marie Gevers qui, par la poésie, fournit des souvenirs et redonne une enfance. Le goût de la campagne et des branches mâchées.

Ouvrez des yeux ronds, hiboux-lecteurices-noctambules. Rêvez sans penser. La poésie du jour est comme la nature : immédiate.


Printemps

Le grand coq était blanc, avec un chapeau rouge,

Et l'enfant tout en rouge avec un bonnet blanc:

Le vent léger bougeait sur les pelouses

Et les cris des pinsons traversaient le printemps.

Le coq battait de l'aile et chantait son chant rouge,

L'enfant se mit à rire et son rire était blanc.

Son rire frôlait l'air comme les plumes douces

Dont s'évente le vol des pigeons roucoulants.

La pluie avait si fort imprégné d'eau les mousses

Que le ciel se mirait dans leurs bouquets noyés

Et perlait en fraîcheur sur les écorces rousses

Quand le soleil parut dans le matin lavé.

La terre fut dorée au choc de la lumière,

Tout le jardin vibrait comme un coq dans son chant,

Des nuages, au loin, tels des glaciers brillèrent,

Et le ciel fut pareil au rire de l'enfant. 

Marie Gevers, Missembourg, poèmes, Anvers, Buschmann, 1918

L’anecdote te permet d’aller plus loin, mais pas plus que les pieds du poète qui chausse du 41.

  • Marie Gevers (1883 - 1975) passe les premières années de sa vie dans le jardin d'Eden. En vrai, dans le village d’Edegem, ou la propriété de ses parents abrite un parc de 7 hectare et un pavillon de chasse de l'époque espagnol. Enfant au paradis, elle ne va pas à l'école. Sa mère l'instruit à domicile aidée par l'instituteur. Marie est élevée au naturel. (ne passons pas à côté des choses simples)

  • La jeune flamande, voit aussi son éducation confiée à une bonne flamande dont les seules lettres (elle ne sait ni lire , ni écrire) sont les légendes du pays du Rupel. (la fée qui fè des fôtes)

  • Avant de me quitter, laissez-moi un message de rentrée sur mon répondeur où en répondant à cet email. Dites-moi ce que vous aimeriez lire dans les prochaines semaines ou mois.

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